Cher Christian G.,
Ca commence mal : vous donnez mon prénom à la chienne de la famille, un ventre sur pattes, qui ne pense qu'à piocher dans les gâteaux apéro puis à s'affaler sur le lit du petit Louis, et vous croyez que ça va me plaire ? Heureusement pour nous deux, Lucie n'a pas une grande incidence dans l'histoire de Lily et Braine ; elle est la deuxième béquille de la famille, celle qui accompagne le fils quand les parents s'aiment ou s'éloignent. Car Braine revient légèrement abimé de la Guerre du Vietnam, psychologiquement bouleversé, à tel point que parfois on le prendrait pour un simplet. Il a du mal à finir ses phrases, à exprimer le fond de sa pensée, et surtout à maîtriser ses sentiments. Et votre plume retranscrit toutes ses hésitations à merveille : c'est haché, brusque, coupé, hésité, repris, échangé. J'ai très vite succombé à votre prose singulière, comme Braine aux charmes de la pulpeuse Rose Braxton ou de la jeune Nadia. "C'était peut-être ça, sa véritable infirmité. L'invalidité qu'il avait rapportée de là-bas. Une incapacité à ne pas aimer." Pauvre Braine. Enfin, pauvre Lily.
Lucie S.
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