Cher François V.,
Quel plaisir de vous retrouver ! Il faut dire que peu de romans ne m’avaient bouleversée comme le fit votre Ouest, splendide huis clos, avec tout ce qu’il existe de noirceur. Un livre dont j’avais eu beaucoup de mal à me détacher et qui m’a valu plusieurs débats mouvementés… Le 20 août dernier, j’étais donc sur le pied de guerre, devant le rideau de fer d’une librairie toulousaine, pour arracher l’un de vos exemplaires rouges. J’ai attendu mon retour à Paris pour l’ouvrir, histoire de donner une touche de bonne humeur à l’air gris de la capitale. Au fil des pages, j’attendais que l’esprit de Lambert vienne me capturer, mais il n’est jamais venu. Et ça n’est pas plus mal. J’ai découvert à quel point vous parveniez à jongler avec ce style indirect libre, comment vous le transfériez d’un personnage à un autre. Si bien que dans les ruines de Lisbonne, vos personnages ne sont plus cinq êtres différents, mais un seul et même protagoniste : le pilleur des lieux, le voleur de sensations, qui a perdu le sens de sa vie et qui saute sur cette occasion unique pour se retrouver. Se retrouver au travers de la parole de l’autre, mais surtout de la sienne. Ici, les autres ne sont plus l’enfer mais une réelle partie de soi.
Je vous tire mon chapeau, maestro :)
Lucie S.
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François Vallejo 08/03/2009 15:37